A reflection on Matthieu 6:9-13 and Luke 11:2-4
Une réflexion sur Matthieu 6,9-13 et Luc 11,2-4

📌 Version française ci-dessous | French version below

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🇬🇧 The Lord’s Prayer

The Lord’s Prayer has come down to us in two different versions: Matthew 6:9–13 and Luke 11:2–4. The version in Matthew is by far the best known, as it is the one that entered Christian liturgy:

“Our Father who art in heaven…”
(Matthew 6:9)

1️⃣ “Father” (Luke 11:2) vs. “Our Father who art in heaven” (Matthew 6:9)

Most biblical scholars agree that Luke’s version — more concise — is likely closer to what Jesus originally said. There’s little doubt that the prayer began simply with “Father”, as Luke records, and not with “Our Father who art in heaven” as in Matthew.

Indeed, Matthew, a Jew writing for a primarily Jewish-Christian audience, retained many sensitivities from Jewish tradition. In particular, it was forbidden to pronounce the name of God (see Exodus 20:7). This reverence is reflected in his frequent use of phrases like “Kingdom of heaven” (Matthew 4:17), in contrast to “Kingdom of God” in Mark (Mark 1:15).

This same dynamic shapes the opening of the prayer: “Our Father who art in heaven” — a respectful circumlocution for addressing God.

2️⃣ Abba

Scholars also believe that the first part of the prayer — the petitions for God’s name to be hallowed and for His kingdom to come — were likely taken from Jesus’ own personal prayer in Aramaic. And that the original vocative he used was Abba.

This word is striking. In Aramaic, Abba conveys deep intimacy and trust — more like “dad” or “papa” than the formal “Father.” It expresses a radical closeness to God, unheard of in Jewish prayer at the time.

👉 And that’s precisely what Jesus wanted to share with his disciples: to pray to God as he himself did.

Saint Paul later echoes this intimacy:

“You have received a spirit of adoption. When we cry, ‘Abba! Father!’ it is that very Spirit bearing witness…”
(Romans 8:15)

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🇫🇷 La prière du Seigneur

La prière du Seigneur nous est parvenue en deux versions : Matthieu 6,9-13 et Luc 11,2-4. La version de Matthieu est de loin la plus connue, puisqu’elle est celle qui a intégré la liturgie chrétienne :

« Notre Père qui es aux cieux… »
(Matthieu 6,9)

1️⃣ « Père » (Luc 11,2) et non « Notre Père qui es aux cieux » (Matthieu 6,9)

Les spécialistes du Nouveau Testament estiment que la version de Luc, plus concise, est sans doute plus proche des paroles originales de Jésus. Il ne fait pratiquement aucun doute que cette prière commençait simplement par « Père » (comme l’indique Luc), et non par « Notre Père qui es aux cieux », comme chez Matthieu.

En effet, Matthieu, d’origine juive, écrivait principalement pour des chrétiens issus du judaïsme. Or, dans la tradition juive, le nom de Dieu ne devait pas être prononcé (voir Exode 20,7). Matthieu reste fidèle à cet usage en utilisant régulièrement des expressions comme « le Royaume des cieux » (Matthieu 4,17), là où Marc, par exemple, dit « le Royaume de Dieu » (Marc 1,15).

Cette retenue se reflète également dans l’adresse liturgique du Notre Père, telle que Matthieu la rapporte: « Notre Père qui es aux cieux ».

2️⃣ Abba

Les exégètes pensent aussi que la première partie de la prière — les demandes de sanctification du Nom et de venue du Règne — était celle que Jésus lui-même récitait, en araméen. Et que le vocatif originel était : Abba.

Ce mot est tout sauf anodin. En araméen, Abba exprime une intimité affectueuse, un lien filial direct, que l’on pourrait traduire par « papa ». C’est une manière de s’adresser à Dieu totalement inédite dans la tradition juive.

👉 Et c’est justement cette proximité que Jésus a voulu transmettre à ses disciples en leur apprenant à prier comme lui.

Saint Paul lui-même reprendra ce terme :

« Vous avez reçu un esprit qui fait de vous des fils adoptifs et par lequel nous crions : Abba, Père »
(Romains 8,15)

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